fbpx
Off Canvas sidebar is empty
- Publicité -

- Publicité -

Fermeture de la mine d’Inata : plus de 900 emplois directs et indirects perdus

Le secteur minier burkinabè, bien que résilient, a du plomb dans l’aile du fait de la dégradation de la situation sécuritaire dans les zones minières.

La mine d’Inata au Burkina Faso, propriété de la Société des Mines de Bélahourou (SMB), filiale de Avocet mining, à l’arrêt en avril 2017 avec 516 emplois directs et 397 emplois indirects, avait été rachetée par le Groupe indien Balaji en février 2018 pour 2,750 milliards de F.CFA.

Avec un lourd passif de près de trente-quatre milliards (34 000 000 000) de FCFA localement et près de dix-huit millions (18 000 000) de dollars US sur le plan international, la mine d’Inata employait alors 516 employés directs et 397 employés indirects.

Après le rachat, le groupe Baladji avait annoncé un investissement de 12 millions de dollars (6,600 milliards de FCFA) pour relancer Inata et préserver les emplois des salariés alors en chômage technique.

L’enchantement du nouvel investisseur va être de courte durée du fait de l’aggravation de la menace terroriste dans la zone avec une avalanche d’incidents sécuritaires aux conséquences désastreuses pour l’atteinte des objectifs fixés par le groupe.

Après que le PDG de la mine ait échappé par chance à une mine artisanale le 15 juin 2018 sur la voie d’accès à Inata, on assiste à la destruction des installations et du groupe électrogène de la société sur le barrage de Gomdé par des groupes armés terroristes.

Trois mois après ces tragiques événements, trois employés de la mine d’Inata dont faisait partie le fils du PDG, furent enlevés par des terroristes le 23 septembre 2018.

Courant le même mois, la salle d’or de la mine fut saccagée par les groupes armés le 30 septembre 2018.

Un mois après le saccage de la salle d’or de la mine, soit le 3 octobre 2018, une horde de 100 terroristes avaient attaqué la base de vie de la mine, occasionnant une perte en vie humaine et des blessés. Grâce à l’intervention rapide de la gendarmerie nationale, appuyée de la force française barkhane, le personnel a été secouru à temps et les pertes minimisées.

La série noire ne s’est pas arrêtée là.

Le 10 octobre 2018, soit une semaine après l’attaque menée par la centaine de terroristes, les bureaux de la mine furent saccagés et des documents administratifs détruits.

Le 28 décembre 2018, la digue du barrage de Gombé a été dynamitée, suivie des attaques d’un camion de ravitaillement de la mine en vivres le 27 juin 2019 et d’un convoi le 17 juillet 2019.

Comme un mauvais sort, Inata a continué d’enregistrer les attaques d’assaillants armés.

Le 9 septembre 2019, un autre convoi de la mine a été encore attaqué, occasionnant des pertes en vie humaines et des blessés. Au lendemain dudit incident, le détachement de gendarmerie basé à Inata, déserte les lieux laissant le personnel à son sort.

Courant le mois d’octobre 2019, 11 véhicules et un stock important de carburant ont encore été incendiés par les groupes terroristes.

A ces incidents sécuritaires s’ajoutent la panoplie de procédures judiciaires lancée par les ex collaborateurs et fournisseurs de la société.

Selon les autorités burkinabè en charge des Mines, en 2017, les dettes que le groupe Baladji devait à l’Etat, aux ex-travailleurs et aux fournisseurs s’élevaient 35 milliards de F.CFA dont 80% de créances dues à 6 grandes entreprises locales et 20% à 200 petites entreprises locales.

A ces créances s’ajoutent 2,5 milliards de FCFA d’impôts et de dettes non payés à l’Etat, dont 1,879 milliard de FCFA représentant la part des 10% de l’Etat burkinabè dans le capital de la société.

Dans les prévisions de Baladji, la relance des activités de la mine devait permettre de solder l’ensemble des dettes et relancer Inata. Contre vents et marées et malgré l’ingérence des autorités burkinabè pour tenter une conciliation avec les ex employés, Baladji n’a pu trouver les moyens d’arranger les choses.

Finalement, le Conseil des ministres du gouvernement burkinabè, lors de sa réunion du mercredi 13 octobre 2021, a décidé du retrait du permis d’exploitation industrielle initialement octroyé à la Société des Mines de Belahourou (SMB) SA.

Balaji dit avoir pris acte de la décision des autorités prise par les autorités burkinabè mais dit se réserver le droit de faire appel de ladite décision en utilisant toutes les voies légales en vigueur afin de maintenir la validité de son permis d’exploitation industrielle d’or à grande échelle qui avait été initialement octroyé le 25 mai 2007 à la Société des Mines de Belahourou (SMB) SA.

Signalons que, face aux difficultés auxquelles le groupe Baladji est confronté, la compagnie Cambridge Sciences LTD, société anglaise, avait manifesté son intention de racheter la mine d’Inata, proposition qui fut rejetée par l’investisseur indien.

Outre les poursuites pour dettes non payés, une plainte avait également été déposée contre Baladji pour abus de confiance. Plutôt, en septembre 2018, le PDG de Baladji, Akolya Visarambhai Narambhai, avait été arrêté pour tentative de fraude par la douane burkinabè avec en sa possession 64 Kg d’or d’une valeur d’environ 1 milliard de F.CFA.

Pour investirauburkina.net, l’incapacité financière et technique de Baladji n’ont été que des facteurs secondaires de la fermeture de la mine d’Inata. L’argument de l’insécurité mis en avant par le groupe a sans doute été le facteur principal ayant conduit à la fermeture de la mine.

Un mois après le retrait officiel du permis d’exploitation de la mine, survient le terrible drame d'Inata. Le camp de gendarmerie d'Inata subit l’une des attaques les plus meurtrières perpétrées sur le sol burkinabè par les groupes terroristes. En effet, le 14 novembre 2021, une attaque sur Inata d’assaillants armés, avait fait 53 morts dont 49 gendarmes et 4 civils. Selon les sources sécuritaires, ladite attaque a été menée par une horde de plus 300 combattants djihadistes équipés de pick-up et de motos.

A la suite du drame d'Inata, quatre autres mines d’or vont devoir fermer portes à la fin septembre 2022. Il s’agit notamment des mines de Taparko, Youga, Natiana et Nammiguima, toutes situées dans des zones d’insécurité déclarées « zones rouge ».

Passionné du Web, à la fois Economiste et Conseiller en Gestion des Ressources humaines, monsieur BAMBIO a fondé investirauburkina.net en février 2007.
Plus de détails sur Monsieur BAMBIO

- Publicité -

VISUEL 1

Investir au Burkina

Magazine burkinabè
de l'information
économique sectorielle
Tél. : (00226) 70095946
direction.bf@investirauburkina.net

A propos

Burkina Faso

Newsletter

Soyez informé (e) de nos prochaines publications