Transformation de la pomme de cajou : le Burkina Faso franchit un nouveau cap

Péni, province du Tuy – Le jeudi 22 mai 2025, le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a posé la première pierre d’une usine de transformation de la pomme de cajou à Péni, dans la région des Hauts-Bassins. D’un coût de 6,6 milliards de FCFA, cette initiative marque une étape stratégique dans la valorisation de la filière anacarde au Burkina Faso.
Une réponse industrielle à un gisement sous-exploité
Le Burkina Faso est l’un des principaux producteurs de noix de cajou en Afrique, avec une production annuelle moyenne estimée à 200 000 tonnes sur les cinq dernières années. Malgré ce potentiel, la transformation locale reste limitée, avec seulement environ 16 000 tonnes transformées en 2024, soit environ 8 % de la production totale.
La pomme de cajou, fruit charnu et juteux qui accompagne la noix, est majoritairement perdue faute d’unités adaptées à sa transformation. Pourtant, elle est riche en vitamine C et peut être transformée en jus, vin, confitures ou même en éthanol.
L’usine de Péni vient répondre à ce manque. Avec une capacité de transformation de 5 000 tonnes de pommes de cajou par an, elle ambitionne non seulement de réduire les pertes post-récoltes, mais aussi de créer de la valeur ajoutée localement.
Un investissement stratégique au cœur de la vision gouvernementale
Ce projet s’inscrit pleinement dans la stratégie de relance économique du gouvernement de transition, axée sur la souveraineté alimentaire et la transformation locale des ressources. « Il est temps que le Burkina transforme ce qu’il produit », a déclaré le Président Traoré lors de la cérémonie.
L’usine, dont les travaux devraient être achevés en décembre 2025, générera 112 emplois directs et plus de 1 000 emplois indirects. Elle contribuera également à structurer une filière locale de collecte et d’approvisionnement en pommes de cajou, au bénéfice des producteurs de la région.
Un levier pour le développement territorial
Le choix de Péni n’est pas anodin : cette commune rurale dispose d’un fort potentiel de production d’anacardes. La présence de cette unité industrielle encouragera la culture du cajou, renforcera l’écosystème agricole local et attirera de nouvelles opportunités économiques dans toute la région du Sud-Ouest.
Outre son impact économique, le projet entend aussi promouvoir l’économie circulaire : les déchets issus de la transformation pourront servir à produire de l’énergie ou de l’engrais organique, intégrant ainsi une démarche de développement durable.
Un signal fort pour la transformation agroalimentaire au Burkina Faso
Avec cette usine, le Burkina Faso franchit un cap décisif dans la transformation locale de ses ressources agricoles. Elle constitue un exemple concret d’industrialisation à l’échelle territoriale, au service de la souveraineté économique.
Ce projet pilote pourrait inspirer la création d’unités similaires dans d’autres régions du pays, contribuant ainsi à diversifier l’économie, à réduire la dépendance aux importations et à améliorer les revenus des agriculteurs.