Filière porcine : Maillon de la production
L’effectif de porcins a connu une croissance exceptionnelle ces dernières années au Burkina Faso.
L' évolution du cheptel porcin est induite par une croissance très importante de la consommation de viande de porc dans les grands centres urbains où on constate une multiplication des rôtisseries qui proposent de la viande de porc au four. La viande de porc est généralement consommée sur place, accompagnée de boisson ou alors elle est emportée pour une consommation en famille.
Les zones d'élevage de porcs
Les 5 premières zones productrices de porcs sont le Centre-Ouest : 19,48%, le Sud-Ouest : 13,31%, la Boucle du Mouhoun : 11,54%, les Hauts Bassins : 11,28%, le Centre-Est : 9,29%. En milieu rural c’est surtout l’élevage de porcins de race locale qui est pratiqué. En zone péri-urbaine prédomine l’élevage de porcs de race améliorée.
Nombre d'éleveurs de porcs
A la fin 2012 on dénombre environ 3 624 366 éleveurs de porcs au Burkina Faso (30% de la population). Déjà en 2004, l’on dénombrait une quarantaine de producteurs semi-intensifs à Ouagadougou et une centaine à Bobo-Dioulasso, et environ 50% des élevages avait moins de 4 truies; 25% de 4 à 9 truies ; 17% de 10 à 19 truies et 8% plus de 20 truies.
Les acteurs pratiquent pour le plus grand nombre d'autres activités et l'élevage de porcs apparaît alors comme une activité secondaire. 92% des éleveurs de porcs au Burkina vivent en milieu rural. Les autres se cantonnent en milieu péri-urbain et urbain.
Les porcs locaux représenteraient 99,4% de la production nationale, devant les porcs exotiques ou métissés aux carcasses plus lourdes. Les filières porcines modernes, y compris la transformation charcutière, concerneraient à peine 0,9 % de la production.
Le problème foncier, l'accès à l’eau, aux SPAI et aux soins vétérinaires demeurent des obstacles majeurs pour les éleveurs de porcs au Burkina Faso.
Niveau d’organisation des éleveurs de porcs
Deux grandes organisations regroupent les éleveurs de procs au Burkina Faso : la Maison des éleveurs de porcs à Bobo-Dioulasso et l’Association des Eleveurs de Porcs à Ouagadougou. Ces deux associations sont membres de la Fédération Nationale des éleveurs de porcs créée en 2001.
Une autre association est née en 2013 et se nomme FEPRA (Foyer des éleveurs de porcs de race améliorée).
Approvisionnement en intrants et équipements
L’alimentation des porcs en élevage traditionnel se compose de résidus et de restes d’aliments des ménages, de drèches de dolo et de produits de cueillette. Les apports énergétiques, protéiques, minéraux et vitaminiques suivant ce mode d’alimentation sont insuffisants qualitativement et quantitativement. De ce fait, les animaux extériorisent mal leur potentiel. Selon une étude, 60,6 % des éleveurs de porcs dans les Hauts Bassins et 94,8% dans le Sud-ouest déclarent n’apporter aucun soin vétérinaire aux porcs. L’approvisionnement et la distribution d'intrants zootechniques et vétérinaires est surtout assuré par des particuliers. L’Etat intervient de façon à assurer l’application de la règlementation.
Parmi les fournisseurs de porcs on dénombre le Réseau d’encadrement constitué par les démembrements des 13 Directions Régionales des Ressources Animales et des structures centrales dont le Programme de Développement des Animaux Villageois (PDAV), la Fédération des éleveurs de porcs, et la Maison de l’Aviculture.
En plus de ces structures, il existe de nombreux prestataires privés fabricants d’aliments pour porcs. De nombreux projets, ONG et/ou Association interviennent également comme prestataires et apportent un appui conseils aux éleveurs de porcs.
Choix des races de porcs
Pour ce qui est des races de porcs, on peut citer la Race de Korogho, produite par deux types de croisements (la Large White et la Locale Ivoirienne, la Large White et la Land Race).
La race locale couramment appelée « porcs coureurs » est la plus abondante. Il faut cependant déplorer les croisements désordonnés de porcs qui constituent une véritable menace pour la sauvegarde des races pures. Les races de porcs utilisées dans les élevages semi-intensifs sont essentiellement la race de Korogho.
Forces et faiblesses de la filière porcine au Burkina Faso
Forces
Au nombre des forces ont note :
- L’existence d’un plan d’Actions pour le développement de la filière porcine,
- L’existence d’une tradition d’élevage de porcs dans de nombreux régions du pays,
- La volonté politique du Gouvernement de prendre en compte la filière porcine comme une niche importante du sous-secteur de l'élevage au Burkina Faso,
- L’existence de 2 associations à vocation fédérative visant à assurer la défense des intérêts des éleveurs de porcs modernes (MEP, ASEP),
- L’existence de structures d’accompagnement et de renforcement des capacités des éleveurs de porcs (structures techniques, projets),
- L’existence d’un dispositif de surveillance épidémiologique et la bonne connaissance des pathologies majeures du porc,
- L’existence d’usines agroalimentaires pouvant faciliter l’accès aux sous-produits agro-industriels mobilisables pour l’alimentation des porcs,
- L’existence de compétences dans la fabrication et l’élaboration d'aliments composés pour l'alimentation des porcs,
- L’existence d’un centre d'insémination de géniteurs de race améliorée (Large White).
Faiblesses
Au nombre des obstacles à la filière figurent les faibles prix de vente au producteur, toute chose qui explique en partie les difficultés de modernisation et de développement de la filière porcine. Les difficultés d’accès aux financements et les coûts élevés des intrants sont notoirement des goulots d’étranglement pour l'émergence de la filière porcine au Burkina Faso.