Haricots verts : les exportations sombrent dans le rouge
La filière haricot vert, jadis la fierté du Burkina Faso, traverse une période morose.
Dans les années 90, le Burkina Faso était le troisième exportateur de haricots verts sur le marché européen après le Kenya et le Sénégal.
La filière a connu ses années de gloire de 1990 à 1992. Au cours de cette période, les exportations se sont maintenues au-dessus de 3 300 tonnes avant d’amorcer leur chute.
De cette période à nos, les exportations ont maintenu une tendance baissière et semblent sombrer irréversiblement dans le rouge.
Les quantités exportées sont passées de 1 321.8 tonnes en 2004 à seulement 515 tonnes en 2013, soit un recul de 61.04%. Sur la même période, les revenus d'exportations ont chuté de 107,2 millions de FCFA à 30.9 millions FCFA, soit une perte de 71.12%.
Pour l'année 2014, les indicateurs ne sont guère à l'amélioration. Le haricot vert est absent parmi les produits d’exportation ayant fait des progrès au 2ème trimestre de 2014. C’est dire que la tendance baissière se poursuit et annule toutes les espoirs de voir la filière redorer son blason.
La filière haricot vert se meurt incontestablement d’une crise très profonde. Toutes les tentatives visant à relancer le marché de ce légume, sont restées vaines et les quantités exportées continuant de dégringoler d’année en année.
Les problèmes qui minent la filière se situent autant au niveau du maillon de la production que de celui de la commercialisation.
Mais, outre ces problèmes récurrents, la Rédaction de Investirauburkina.net trouve un problème de fond, relatif au fait que le haricot vert burkinabè n'a pas de marché intérieur. De ce fait, les chocs exogènes dont le marché mondial, a fréquemment été l'objet, ont très vite été fatales à la production de cet "or vert" au Burkina Faso.
Il ne faut pas perdre de vue le slogant " Produisons et consommons burkinabè " qui a été le leitmotiv de promotion de bien de produits sous le soleil de la révolution en 1984.
La consommation locale de ce légume ayant demeurré dérisoire, comme un géant aux pieds d'argiles, la filière qui ne devait sa seule force qu'aux exportations vers la France et l'Italie, a donc sombré.