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Télécoms: en attendant l’arrivée du 4ème opérateur, les trois mousquetaires du mobile mènent l’offensive

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Les télécoms font partie des secteurs en plein développement au Burkina Faso et occupent une place primordiale dans l’économie nationale.

Le secteur des télécommunications connaît une croissance soutenue du fait de la croissance démographique et du développement des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). 

Trois opérateurs de téléphonie (Telmob, Telecel et Airtel) se partagent le marché du mobile. L’arrivée annoncé d’un 4ème opérateur depuis 2010, a accentué la concurrence entre ces trois mousquetaires du mobile qui se livrent la guerre des prix et proposent des offres de plus en plus diversifiés. Orange, MTN, Moov et Globoseraient déjà intéressés par le marché burkinabè.

Les évolutions récentes du secteur

Un tiers des 15,7 millions de burkinabè a accès au téléphone mobile. Au dernier pointage réalisé au 31 décembre 2010 par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), il ressort un net accroissement du parc de téléphonie mobile, désormais estimé à 5 707 850 abonnés pour les trois opérateurs agréés, avec une densité de 36,28 téléphones pour 100 habitants.   

Selon le rapport 2010 de l’ARCEP, Telmob, filiale de l’opérateur historique ONATEL, racheté en 2007 par Maroc Telecom, occupe le haut du pavé. Il se hisse ainsi à la première place avec 2 121 628 abonnés, pour une télédensité de l’ordre de 13,48 lignes pour 100 habitants. Entre 2008 et 2010, le nombre de localités couvertes par l’opérateur a quasiment doublé, passant de 239 à 465, avec un pic de 156 nouvelles connections au cours de la seule année 2009. Airtel pointe au second rang avec un parc d’abonnés de plus de 1,9 millions .Avec une croissance de 26,47% et une télédensité de 12,41% , Airtel n’a étendu son réseau qu’à 5 nouvelles villes en 2010. Enfin TELECEL arrive en dernière position avec un parc d’abonnés qui s’établit à 1,144 millions. Telecel enregistre en effet un retard dans le déploiement de son réseau mais a couvert 43 nouvelles localités courant l’année 2010 soit une croissance d’environ 61%.

En 2007, sur le parc clients des trois opérateurs, c’est Airtel qui figurait à la tête du peloton avec 50% de parts du marché contre 34% pour TELMOB et 14% pour Telecel. A la même période, les chiffres d’affaires étaient respectivement de 46% pour Airtel, 40% pour TELMOB et 14% pour Telecel. Ces résultats quoique dépassés, comparés aux résultats actualisés du nombre d’abonnés en 2010, permettent d’avoir une mesure de l’évolution du secteur. Airtel a ainsi perdu son leadership sur le marché au profit de l’Onatel.

Les performances et le dynamisme du marché de la téléphonie mobile s’explique par le boom du secteur que connaît le pays, à l’instar du continent. Avec un taux de pénétration estimé en 2007 à 12,6% en parc attractif , des anticipations à plus de 20% en 2008 et plus de 30% en 2009, le marché du mobile poursuit sa croissance soutenue en raison de l’intensification de la concurrence, de la diversification des offres et surtout de l’extension des réseaux aux localités situées à l’intérieur du pays. Si bien qu’aujourd’hui le succès du téléphone créée un nouveau phénomène : la majorité des abonnés sont détenteurs de plusieurs puces de téléphone avec le souhait de profiter des offres promotionnelles, notamment des bonus 100% ou 200% de recharge.

Sur le marché, la diversification des offres se poursuit : flash, nana express, fan Club, 5 numéros favoris, appel gratuit à partir de 22h, 100 SMS gratuits etc. tout est mis en œuvre pour accrocher le client. C’est Celtel, qui à l’occasion de son passage à Airtel, a annoncé les couleurs en appliquant une tarification à la seconde. La réplique des concurrents ne s’est pas fait attendre : Onatel et Telecel sont immédiatement passées à l’offensive. Cette concurrence a fait apparaître sur le m  arché des produits innovants à valeurs ajoutés faisant converger le téléphone mobile et la banque. C’est le cas du SMS banking développé par certaines banques en partenariat avec les opérateurs de téléphonie mobile. Ces services offres aux abonnés la possibilité de consulter leur compte bancaire ou leur position ou encore d’effectuer des paiements de factures et des transferts via le mobile. L’un des acteurs INOVA SA s’est spécialisé dans ces nouveaux services qui permettent aux abonnés d’effectuer divers transactions via le téléphone portable. Ces services bien que nouveaux, se positionnent petit à petit sur le marché des services au Burkina Faso.

Par ailleurs le secteur génère d’énormes investissements. Au cours de la période 2000-2006 par exemple, les trois opérateurs ont investi plus de 147 milliards de FCFA. Si l’on prend en compte le renouvellement des licences intervenu en mai 2010, c’est plus de 78 milliards qui viendront renfloués les casses de l’Etat burkinabè. Au titre des emplois, ce sont des milliers d’emplois directs et indirects qui sont créés, notamment dans les activités de distribution et d’importation de téléphones portables.

La qualité des services offerts

La qualité des services offerts par les opérateurs téléphoniques au Burkina Faso est jugée non satisfaisante par le Gouvernement. Sur 9 indicateurs de qualité, les opérateurs ne respectent que quatre indicateurs, soit 45% de respect des dispositions des cahiers des charges.

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L’Etat burkinabè a pris des sanctions et c’est la somme de 2,7 milliards de francs CFA qui a été payé au titre des pénalités par les trois sociétés de téléphonie mobile installées au Burkina Faso. C’est une sanction pécuniaire qui leur a été infligée par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) pour la mauvaise qualité de leurs réseaux.

Le coût de la licence d'exploitation

Un peu plus de 26 milliards (26 330 207 000 FCFA précisément), c’est le prix à payer pour désormais avoir une licence d’opérateur au Burkina Faso. Les précédentes licences qui ont été délivrées en mai 2000 sont arrivées à expiration le 30 mai 2010 dernier. Même la licence de Telmob rachetée par Maroc Télecom en 2006 a été contrainte au renouvellement, après l’adoption de la nouvelle loi sur le secteur des télécommunications. Ces licences ont l’avantage de donner la possibilité aux opérateurs de fournir à la fois des services de téléphonie fixe, mobile et de l’Internet, pour un montant d’un peu plus de 26 milliards de francs CFA, couvrant une période de dix ans.

Si les évolutions récentes du marché donnent des chiffres appréciables, certains acteurs pensent qu’un énorme potentiel demeure encore inexploité dans un pays comme le Burkina Faso. Pour une population qui connaît un taux de croissance démographique moyen de 3% l’an, il est évident que les années à venir verront une explosion de la demande en matière de télécommunications.

 

Passionné du Web, à la fois Economiste et Conseiller en Gestion des Ressources humaines, monsieur BAMBIO a fondé investirauburkina.net en février 2007.
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