Le marché burkinabè de l'assurance : un secteur en pleine expansion
Le marché des assurances au Burkina Faso bien qu’étroit est en pleine croissance.
Le secteur a accueillie en 2011, un nouvel acteur, Coris assurances, faisant ainsi passé le nombre de compagnies d’assurance de dix à onze.
Ce dernier entrant a obtenu son agrément en décembre 2010 mais c’est le 1er mars 2011 qu'il ouvrira officiellement ses portes. Au Burkina Faso, se sont désormais onze compagnies qui opèrent dans ce secteur, dont sept (7) actives dans la branche IARDT (Incendie, Accidents, Risques, Divers et Transport) et quatre (4) dans la branche VIE (assurance des personnes).
Le chiffre d’affaires global réalisé est en effet passé de 26,53 milliards en 2008 à 29,649 milliards en 2009, soit une croissance de 11,76% entre ces deux périodes. En 2010, ce chiffre s’élevait à 27 milliards 786 millions 160 mille 881 F CFA (situation au 30 septembre 2011), soit une légère baisse sur le chiffre d’affaires global par rapport à l’année précédente
L’évolution du chiffre d’affaires montre une progression maintenue du secteur, avec un taux de croissance annuel moyen de 9,50% entre 2006 et 2010. Pour André BAYALA, président de l’Association professionnelle des sociétés d’assurances du Burkina (APSAB), le secteur pourrait engranger un chiffre d’affaires de plus de 30 milliards de F CFA pour l’exercice 2011.
L’estimation faite par la rédaction de Investir au Burkina situe, au titre de l’année 2011, le chiffre d’affaires prévisionnel à 30,426 milliards de FCFA. Bien que ce chiffre ne soit pas encore confirmé par des données réelles, les tendances laissent augurer d’un secteur en progression en 2011.
Au titre des emplois et selon le bilan de l’exercice 2010, le secteur emploie trois cent trente-huit (338) personnes pour une masse salariale de 2,86 milliards de F CFA. Toujours au titre de l’exercice 2010, le résultat bilan de l’ensemble du marché s’élève à 1 milliard 351 millions 860 mille F CFA, ce qui traduit une hausse de 103% par rapport à 2009 où il était de 665 millions 618 mille F CFA. Ce chiffre global se décompose en résultat assurance Incendie, accidents, risques divers (IARD) de 1 milliard 113 millions de F CFA, et un résultat assurance vie de 238 millions de F CFA.
La branche VIE
Avec 33% des parts de marchés de l’assurance-VIE, UAB est en pole position sur ce segment, vien ensuite l’opérateur européen Allianz Burkina assurances-vie, puis Sonar-vie, et enfin Général des Assurances-vie.
La Branche IADRT
Sur ce segment qui constitue 67% du marché total, le groupe Sonar IARDT demeure leader avec un chiffre d’affaire de 6,320 milliards en 2009 et un bénéfice net de plus de 613 995 millions. Suivent AGF Burkina, puis GAB,UAB, Colinas, et enfin Raynal.
Le courtage, fer de lance de l’assurance au Burkina Faso
Les courtiers à eux-seuls réalisent en moyenne 40 % de ce chiffre d’affaires des compagnies d’assurances, soit une part estimée à 10 milliards de fcfa. Le courtage, devenu en quelques années le fer de lance de l’assurance au Burkina Faso, est dominé par deux courtiers étrangers, filiales de grands groupes français et américain, GRAS SAVOYE et MARSH, qui concentrent à eux deux 70 % de parts de marché du courtage. Cette concentration s’explique par le fait que le tissu économique est très marqué par les capitaux étrangers. Des sociétés du calibre de Total, Shell ou CFAO vont naturellement vers ces courtiers occidentaux. Il faut également compter avec le poids de l’histoire, parce qu’un courtier comme MARSH, installé au Burkina il ya plus de 20 ans, a su fidéliser dans son portefeuille les gros clients comme les sociétés d’Etat. A part ces deux mastodontes, les autres courtiers sont souvent d’anciens agents commerciaux qui manquent d’expérience et de technique, qu’on confond souvent à de simples vendeurs.
Comparativement aux pays de la sous région Ouest africaine, le marché burkinabè des assurances ne pèse pas lourd au sein de la zone de la conférence interafricaine des marchés d’assurance (CIMA).
Les problèmes que connaissent les assureurs burkinabè
Parmi les problèmes que connaissent les assureurs burkinabè, on note essentiellement la défaillance des courtiers qui connaissent souvent des problèmes financiers, notamment de trésorerie. Cette situation souvent précaire a entraîné avec elle, la montée du phénomène qui consiste à ne plus encaisser véritablement les primes.
Il faut, par ailleurs, prendre en compte le fait que l’assurance au Burkina est peu développée, avec pas plus de 2 000 F CFA de prime par tête d’habitant, contrairement à d’autres pays où ce chiffre atteint des millions. Ce qui ne permet pas aux assureurs de rassembler plus de 30 milliards de F CFA par an.
L’un des défis à relever par les acteurs reste également de développer des initiatives pour rendre attrayant le secteur de l’assurance en suscitant la confiance par le paiement à bonne date des sinistres. A ce titre, l’article 13 du code de la Conférence interafricaine des marchés d’assurance (CIMA), en vigueur depuis octobre 2011, dispose que la prise d’effet du contrat d’assurance est subordonnée au versement de la prime. Toute chose qui permet désormais de faciliter le paiement des primes. La garantie ne serait donc acquise que si la prime a été payée par l’assuré, celui-ci devant, en contrepartie, être réglé au montant prévu et à bonne date.
Le problème de non-assurance des engins à deux roues reste un obstacle majeur au développement du secteur. Ce problème commence à gagner progressivement le terrain des véhicules automobiles. En 2009, on enregistrait selon l’Association professionnelle des sociétés d’assurances du Burkina (APSAB), environ 40% de non-assurés en automobile et une absence de contrôle d’assurance sur les deux roues. L’association professionnelle des sociétés d’assurance du Burkina (APSAB) dénonce depuis ce phénomène en appelant les autorités à faire de l’obligation de s’assurer une réalité au Burkina Faso.
On pourrait cependant, malgré le fait que certains acteurs aient encore beaucoup à apprendre en pédagogie et en marketing, pronostiquer un bel avenir pour ce secteur qui est incontestablement en pleine croissance.