Energies renouvelables en Afrique: un secteur à fort potentiel
En Afrique, un habitant sur trois n’a pas accès à l’électricité. Le continent reste confronté à un déficit énergétique important, d'où l'intérêt de plus en plus affiché des Etats pour le développement des énergies renouvelables.
Pour l'heure, la fourniture en électricité est peu fiable et coûteuse.
L’Afrique face au déficit énergétique
L’Afrique est confronté à un déficit énergétique. Les populations qui sont privés d'électricité vivent en très grande majorité (près de 87 %) dans les zones rurales. La production des centrales traditionnelles peine à répondre à une demande de plus en plus importante.
La consommation d’énergie de la population africaine représente un quart de la consommation mondiale moyenne par habitant.
D’ici à 2050, le continent comptera une population d’au moins 2 milliards de personnes (soit deux fois plus qu’aujourd’hui), dont 40% dans les zones rurales.
L’accès à l’énergie est un impératif pour un développement économique et social productif. La satisfaction des besoins en énergétiques prioritaires (éclairage, communication, soins et éducation) offrirait aux populations des opportunités considérables.
Ces dernières années, les technologies à base d’énergies renouvelables s’affichent comme une solution pour l’ensemble des pays africains.
Un fort potentiel en énergies renouvelables
De plus en plus, les africains explorent les énergies renouvelables comme une solution vers la souveraineté énergétique.
L’Afrique bénéficie sans conteste d’un fort potentiel pour en énergies renouvelables. On assiste à travers le continent à la mise en place d’unités décentralisées (mini-réseau, centrales solaires domestiques …).
Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), la capacité de production en énergies renouvelables pourrait atteindre 310 GW d’ici à 2030, ce qui ferait de l’Afrique le premier producteur mondial d’énergies renouvelables.
Les sources renouvelables sont abondantes et variées sur le continent. Elles comprennent la biomasse, l’énergie hydroélectrique, solaire, éolienne et géothermique.
Investir dans les énergies renouvelables, dernier rempart
Encore moins exploitées, les ressources énergétiques renouvelables du continent peuvent satisfaire une part importante de la demande énergétique future, aussi bien celle des centres urbains concentrés à forte demande que celle des zones rurales.
Investir dans les énergies renouvelables en Afrique est économiquement rentable pour l’Afrique.
Les coûts technologiques sont en baisse et la volonté politique des Etats africains n’a jamais été aussi forte. Il est grand temps de développer rapidement les énergies renouvelables en Afrique.
Les Etats africains devront développer des mécanismes de soutien aux investissements privés dans le domaine des énergies renouvelables.
Le développement des technologies à base d’énergies renouvelables ont une importance particulière et nécessitent des politiques publiques spécifiques, ainsi que des mécanismes financiers innovants pour accélérer leur déploiement.
La disponibilité de sources de financement locales est déterminante dans l’émergence des marchés locaux. Les banques commerciales et les intermédiaires financiers doivent être mieux informés en matière de technologies renouvelables et des projets à financer. Les partenariats public-privé, sont un important canal de mobiliser de financements importants.
Le marché africain de l’énergie est gigantesque et prometteur. La demande en mini-réseaux, en appareils solaires domestiques et en panneaux solaires photovoltaïques, accessibles aux populations des milieux ruraux, sont en hausse.
Selon une étude réalisée par Infinergia Consulting cabinet de conseil spécialisé dans les énergies propres, plus de 2000 mini-réseaux existants ont ainsi été recensé en Afrique, dont 40% de projets solaires. Selon la même étude, avec un environnement favorable, le marché des mini-réseaux pourrait néanmoins s’accélérer en Afrique, pour atteindre 16000 sites d’ici à 2023.
Du côté de l’industrie, les fabricants de composants s’intéressent à ce marché, en développant des solutions intégrées (systèmes de stockage de l’énergie, conversion de puissance, mini-grids clé en main) ou en prenant des participations au capital de sociétés existantes.
Le développement des énergies renouvelables permet des usages plus productifs et augmentent les revenus des ménages. Elles attirent d’ores et déjà de nouveaux investisseurs sur le continent, pour la fourniture d’une électricité bon marché hors du réseau (off-grid).
Investir dans les énergies renouvelables est rentable pour l’Afrique et contribue à la création d’emplois et à la croissance des économies locales, tout en en protégeant l’Afrique des aléas des marchés internationaux et de la fluctuation des prix des produits pétroliers.
>> Trouver des financements pour les infrastructures solaires en Afrique.
Energies renouvelables: 240 projets jugés prioritaires en Afrique en septembre 2016
Présenté le mardi 20 septembre 2016 à New York, un rapport sur l'Initiative africaine pour les énergies renouvelables (IAER) avait fait état de 240 projets d'énergies renouvelables prioritaires en Afrique.
Parmi les différents projets recensés, c'est la filière hydraulique qui domine avec 20 GW de capacité installée ou projetée dans 27 pays. Parmi les 58 projets identifiés, on notera le projet Inga III de 4.500 mégawatts (MW) en République démocratique du Congo, le projet Lauca de 2.070 MW en Angola, les projets Mphanda Nkuwa et Cahora Bassa au Mozambique d'une capacité respective de 1.500 et 1.245 MW, ou encore le projet Kobong de 1.200 MW au Lesotho.
Les projets de géothermie, quant à eux, sont au nombre de treize et concernent quatre pays (Egypte, Ethiopie, Kenya, Tanzanie) pour une capacité de 7 GW.
Vient ensuite le solaire avec 6 GW et 62 projets dans 27 pays. Les plus grosses capacités sont représentées par les projets de mini-centrales solaires égyptiennes pour 2.520 MW, le projet Noor Midelt de 400 MW au Maroc ou encore le projet Kishapu de 150 MW en Tanzanie.
Quant aux seize projets éoliens recensés dans six pays, leur capacité s'élève à 5 GW. Parmi ceux-ci figurent le parc éolien du Golfe de Suez (Egypte) avec une capacité de 2.400 MW ou encore le projet WindNam de 500 MW en Namibie. Les projets biomasse sont marginaux, le rapport recensant seulement un projet de cogénération de 46 MW en Côte d'Ivoire et une centrale biomasse déchets de 10 MW au Burkina Faso.
Mais s'ajoutent à cela une capacité de 1 GW constituée par 35 projets combinant plusieurs technologies ainsi que 8 GW représentés par les différents projets relevant de stratégies nationales de développement des énergies renouvelables. Des stratégies adoptées par la Tanzanie en matière de géothermie, par le Maroc dans le solaire et par la Tunisie dans l'éolien. On notera également le programme en faveur des producteurs indépendants d'énergies renouvelables adopté par l'Afrique du Sud.
Aujourd’hui il existe une pléthore de projets de développement de technologies à base des énergies renouvelables.
Voies de développement des énergies renouvelables
Les solutions hors réseau à base d’énergies renouvelables doivent faire partie intégrante des stratégies nationales d’électrification. Elles peuvent aider à pallier le décalage entre l’offre et de la demande et compléter l’électrification par le réseau pour atteindre les objectifs d’électrification rurale.
Des politiques spéciales de soutien pour les applications hors réseau doivent créer un cadre réglementaire et fiscal favorable pour stimuler l’électrification rurale.
Les distorsions du marché, telles que les subventions accordées aux combustibles fossiles (par exemple, les subventions pour le kérosène ou le diesel) entravent l’adoption de solutions à base d’énergies renouvelables hors réseau, malgré la compétitivité de celles-ci.
Les banques locales peuvent étendre l’accès au crédit pour les ménages et les entreprises afin de permettre l’adoption de technologies plus propres et de prendre en charge les services connexes comme la maintenance.
Les gouvernements doivent sensibiliser aux avantages liés aux technologies renouvelables hors réseau, en soulignant leur importance pour les usages productifs et les coûts favorables de leur cycle de vie.
Le renforcement des capacités, qui facilite l’adoption des solutions à base d’énergies renouvelables hors réseau, doit être pris en charge pour tous les acteurs qui participent à la chaîne de valeur de l’électrification rurale, à savoir les institutions publiques, les agences de financement, les communautés, le secteur privé, etc.
Pour l’heure, le secteur de l’énergie de la plupart des pays africains accusent un retard, en ce qui concerne la définition de voies claires pour le développement des énergies renouvelables, notamment en termes de cadres juridiques, d’incitations et de soutien au développement du secteur privé.
>> Trouver des financements pour les infrastructures solaires en Afrique.
Sources :
21e conférence internationale sur le climat (COP21) ;
Rim Berahab «Energies renouvelables en Afrique: Enjeux, défis et opportunités» ;
lechodusolaire.fr