L'élevage de lapins domestiques, autrefois considéré comme une activité marginale en Afrique, est maintenant une filière en pleine croissance, du fait de la prise de conscience des avantages nutritionnels de la viande de lapin.

En 2019, la production de viande de lapin en Afrique était estimée à 600 000 tonnes, avec des pays comme l'Égypte, le Nigeria, l'Afrique du Sud et le Kenya en tête de liste. L'Égypte à elle seule fournit près de 30% de la production africaine de viande de lapins, soit environ 180 000 tonnes.

Selon la FAO, la consommation de viande de lapin en Afrique a augmenté en moyenne de 4% chaque année au cours des cinq dernières années, dépassant ainsi la croissance de la consommation d'autres viandes comme le poulet et le bœuf.

Marché du lapin au Burkina Faso

Encore peu pratiquée au Burkina Faso, l’élevage de lapins est pourtant une activité rentable qui a augure un bel avenir.

La viande de lapin est de plus en plus recherchée, non seulement au Burkina Faso mais également dans les pays d'Afrique de l'Ouest. Etant faible en gras, avec une teneur en protéines pouvant atteindre 20%, elle est considérée comme une source de protéines saine par de nombreux burkinabè. La viande de lapin s’affiche comme un choix intéressant pour les populations qui sont de plus en plus soucieuses de leur santé.

En 2010, le Burkina Faso comptait 265 834 têtes de lapins selon le ministère des ressources animales. On dénombrait seulement 1 379 cuniculteurs sur toute l’étendue du territoire national. Aujourd’hui, au regard de l’expansion de la cuniculture au Burkina Faso, l’effectif de lapins pourrait tourner autour de 500 000 têtes selon les projections faites par investirauburkina.net.

Au Burkina Faso, le prix du lapin est intéressant et oscille entre 2 500 à 7 000 FCFA pour le lapin adulte. Pour certaines espèces, il faut même compter jusqu’à 15 000 FCFA.

Pour l’heure, la viande de lapin n’est pas encore bien entrée dans les habitudes des burkinabè qui la considérant toujours comme une viande "exotique".

Ces dernières années cependant, l’intérêt pour l’élevage des lapins est de plus en plus perceptible, ce qui insuffle une nouvelle dynamique à la filière et contribue lentement mais sûrement à lever certaines perceptions autour de l’élevage de lapins.

Contrairement à certaines régions du pays où le marché du lapin est presqu’inexistant, à Ouagadougou, les éleveurs disent ne pas être à mesure de satisfaire la demande qui est très forte.

Les bonnes raisons d’entreprendre dans l’élevage de lapins au Burkina Faso

Dans un pays comme le Burkina Faso où la population augmente rapidement, entraînant une augmentation constante de la demande de viande, l'élevage de lapins est une opportunité d’affaires intéressante et économiquement viable.

Les raisons d’entreprendre dans l’élevage de lapins sont nombreuses sont :

• Le coût de l’investissement : L'un des principaux avantages de l'élevage de lapins réside dans le faible coût de l'investissement initial. C’est une activité qui ne nécessite pas d'infrastructures coûteuses. Comparativement à d'autres formes d'élevage telles que le bétail, la mise en place d'une ferme cunicole nécessite moins d'espace. Un simple clapier et une alimentation adéquate suffisent pour démarrer son élevage ;
• Un retour rapide sur investissement : Les lapins ont un taux de reproduction très élevé. Une seule paire peut produire jusqu'à 50 lapereaux par an. De plus, ils atteignent la maturité en seulement 4 à 5 mois, ce qui permet aux éleveurs d’obtenir un retour rapide sur investissement ;
• L’alimentation : Le coût de l'alimentation est également un élément attractif. Les lapins peuvent être nourris avec une variété d'aliments, notamment des déchets agricoles, des légumes et des céréales. Le Burkina Faso étant un pays agricole, l'accès à de tels aliments est facile et peu coûteuse, ce qui peut contribuer à réduire significative les coûts de production ;
• Les sous-produits : Les autres sous-produits de l'élevage de lapins, tels que la fourrure et le fumier, ont également des débouchés commerciaux. Le fumier de lapin est particulièrement riche en azote et en phosphore, ce qui le rend idéal comme engrais pour le jardinage ;
• Prix du lapin : Le prix des lapins est très attractif au Burkina Faso. Le prix d’un lapin de 2.5 kg se vend autour de 4000 FCFA à Ouagadougou. Certaines espèces de lapins géants sont vendus à des prix pouvant atteindre 15 000 FCFA.

Bien que l’élevage de lapins ne nécessite pas de grandes infrastructures, il est intéressant, à l’instar des autres types d’élevage, de faire une petite étude de marché pour évaluer les coûts d’entrée si l’on veut développer un véritable business.

Bon à savoir avant de se lancer dans la cuniculture

L'élevage de lapins au Burkina Faso présente des défis spécifiques qui nécessitent des solutions adaptées pour garantir sa rentabilité.

L'un des principaux problèmes est le climat chaud et sec du Burkina Faso, qui peut affecter la santé et le bien-être des lapins. La température à l'intérieur du clapier doit être bien régulée, les lapins tant très sensibles aux températures extrêmes. Pour surmonter ce défi, il est essentiel de construire des clapiers bien aérés et ombragés, de sorte à garantir un environnement frais pour les animaux.

La disponibilité et la qualité de la nourriture sont une autre préoccupation majeure. Les lapins ont besoin d’une alimentation équilibrée pour une croissance optimale. Au lieu de dépendre entièrement de l’achat d’aliments, les éleveurs peuvent envisager de cultiver des plantes pour lapins, tels que la luzerne, qui sont à la fois nutritifs et adaptés au climat du Burkina Faso. En outre, l'intégration de l'élevage de lapins avec d'autres formes d'agriculture, comme la culture de légumes, peut aider à fournir des restes de végétaux nutritifs pour compléter l'alimentation des lapins.

Par ailleurs, les maladies comme la myxomatose, la maladie hémorragique virale du lapin (VHD) et les infestations parasitaires représentent un risque constant pour tout élevage de lapins. Dans le contexte du Burkina Faso, où l'accès aux médicaments vétérinaires peut être limité, la prévention devient utile. Adopter des pratiques d'hygiène strictes, telles que le nettoyage régulier des clapiers et la mise en quarantaine des nouveaux lapins avant de les introduire dans l'élevage, peut grandement réduire le risque d'épidémies.

Enfin, la commercialisation et la distribution de la viande de lapin restent un défi dans de nombreuses régions du Burkina Faso, où la demande est encore limitée. Pour augmenter la rentabilité de leur élevage, les cunicultures doivent travailler à sensibiliser la population aux avantages nutritionnels de la viande de lapin. Établir des partenariats avec des restaurants locaux, des hôtels et des marchés peut également contribuer à créer un marché stable pour leurs produits.

Le manque d'information ou de formation appropriée sur l'élevage de lapins peut conduire à des erreurs coûteuses.

En prenant les précautions appropriées, l'élevage de lapins peut être une entreprise très gratifiante et durable pour les entrepreneurs.

En résumé, l'élevage de lapins au Burkina Faso est une opportunité d’affaires intéressante. La demande croissante de viandes, combinée à la rentabilité de l'élevage de lapins, offre des opportunités aux futurs cuniculteurs d’engranger des profits intéressants.

Au Burkina Faso, l’implication d’acteurs comme le « Cercle des cuniculteurs », l’ONG italienne Tamat, entre autres, donne à la filière une certaine visibilité grâce aux efforts de marketing ciblés et aux campagnes de communication, toute chose qui permettent de stimuler le marché du lapin au Burkina Faso.